Lundi, le Conseil National de l'Ethique a frappé fort en sanctionnant le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille. Une sanction qui étonne. Etait-elle essentielle ? D'autres problèmes liés à l'éthique souillent l'atmosphère du Championnat de France de Ligue 1 mais restent impunis.
Le Conseil National de l'Ethique a toujours été très - trop ? - discret. Lundi, le CNE est violemment sorti de l'ombre en décidant de suspendre Pierre Blayau et Pape Diouf pour trois mois ferme et surtout de retirer un point au Paris Saint-Germain et à l'Olympique de Marseille suite à la mascarade du 5 mars et des jours précédant la rencontre. Jugeant que "le comportement des deux clubs dans cette affaire a gravement porté atteinte à l'image du football " et que "ni les règles, ni la morale, ni l'éthique n'ont été respectées", le Conseil National de l'Ethique a crée la surprise et décidé d'une sanction sans précédent alors qu'aucune loi n'avait été violée ni par le club parisien ni par son alter-ego marseillais.
Surpris dans un premier temps, les deux meilleurs ennemis du football français ont pris la décision de faire appel (et ont de bonnes chances de récupérer leur point). Etonné, le monde du football dans son ensemble l'a été. Dominique Rocheteau et l'organisme crée en 2002 avec un pouvoir consultatif et doté d'un pouvoir disciplinaire depuis le début de saison n'avaient jamais rendu une telle décision. De quoi accuse-t-on le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille ? D'avoir manqué "aux règles côté PSG et plus à l'éthique côté OM ", selon "l'Ange vert". Un point du vue qui se défend mais qui positionne le CNE à un tournant de sa jeune histoire.
D'autres cas à régler
Et pour cause, l'éthique n'a pas été bafouée qu'à l'occasion de ce triste PSG-OM cette saison. Il n'y a qu'à remonter au 18 mars dernier. Lors de la rencontre Nice-Nancy (1-0) comptant pour la 31e journée du Championnat de France de Ligue 1, les joueurs des deux camps s'étaient gaiement livrés à une bagarre généralisée au moins aussi regrettable et sanctionnable que le fait de ne pas s'entendre sur un quota de places à attribuer ou au choix d'envoyer une équipe de CFA 2 disputer le Clasico du championnat. La LFP a jugé l'affaire PSG-OM "lamentable". Une telle bagarre l'est tout autant.
D'autre part, les mauvais gestes ou tricheries qui émaillent les week-ends de championnat ne sont jamais sanctionnés. On se souvient bien de Fabrice Fiorèse qui avait été condamné à trois matches par la commission d'éthique de la Ligue Football Professionnel en 2003. Mais depuis ce coup de tonnerre, les plongeurs n'ont plus été inquiétés. Comme on le craignait à l'époque, l'affaire Fiorèse avait servi d'exemple médiatique mais n'a nullement été suivie d'autres sanctions. S'il veut gagner en crédibilité et faire triompher la morale, le Conseil National de l'Ethique devra se retrousser les manches.
Sujet: Un point en moins ?