Johan Micoud estime que son retour en équipe de France est impossible tant que Raymond Domenech n'a pas changé d'avis. Le meneur de jeu ne profite pour faire le point sur le Werder, les rumeurs l'annonçant au PSG ou les chances de Lyon en Ligue des Champions. Interview exclusive !
JOHAN MICOUD, après une mauvaise passe, le Werder Brême a redressé la barre. Croyez-vous encore à la 2e place ?
J.M. : Il reste encore beaucoup de points de prendre et on sait que ça peut aller très vitre dans ce championnat, dans un sens comme dans l'autre. Nous, on avait grillé deux jokers en perdant deux fois (face au Hertha Berlin 0-3 puis Nuremberg (1-3) donc on avait plus trop le droit à l'erreur. Maintenant, on espère terminer dans les trois premiers avec quand même toujours cet objectif d'accrocher la deuxième place sachant qu'on jouera le dernier match à Hambourg. Il faut qu'on grappille des points pour conserver un espoir lors de ce dernier match.
Vous êtes pénalisé dès qu'il y a des blessures. Le Werder manque-t-il d'un effectif plus complet pour aller plus loin ?
J.M. : Disons que, depuis que je suis ici, beaucoup de joueurs sont partis et d'autres sont arrivés. Il y a constamment eu du changement pendant les intersaisons. C'est un peu difficile d'obtenir de la stabilité lorsque l'on agit comme ça. Il faudrait essayer de conserver un peu plus nos joueurs importants et de grandir.
Avez-vous eu du mal à vous remettre du choc de Turin (élimination après avoir gagné 3-2 à l'aller) ?
J.M. : Il y a eu un peu de ça, c'est sûr ! Après la double confrontation avec la Juve, on a pris un gros coup derrière la tête. En plus, on a eu quelques blessures. Tout ça fait qu'on était un peu moins serein et qu'on a eu du mal à rebondir. Mais la victoire face à Hanovre (5-0) est le signe d'un renouveau pour repartir du bon pied pour cette fin de saison.
Selon vous, est-ce que cela peut être l'année de Lyon en Ligue des Champions ?
J.M. : Tout à l'heure on parlait de l'importance de construire sur la stabilité. C'est exactement ce qu'à fait Lyon depuis sept ou huit ans et ça porte ses fruits. Ils ont gagne quatre titres de champion successivement. Au niveau de la Ligue des Champions, ils connaissent une évolution positive tous les ans. Aujourd'hui, ils ont une équipe très solide en France mais également sur le plan international. Ça faisait assez longtemps qu'on n'avait pas vu ça en France. En plus, elle propose un jeu très offensif donc ça va plaisir.
Vous pourriez rejouer en France ? On parle de vous au PSG la saison prochaine...
J.M. : Moi, je n'ai pas de contacts sérieux avec eux mais c'est vrai qu'on en parle depuis plusieurs semaines dans les journaux. Ça dépend des opportunités qu'il y aura ici... Je pourrais peut-être finir ma carrière en France. S'il devait vraiment y avoir des pistes sérieuses, je devrais réfléchir à mon avenir. Mais pour l'instant, ce genre de question ne se pose pas.
Le Bayern va aussi devoir trouver un remplaçant à Michael Ballack...
J.M. : (Il rit) Non, non ! Pour l'instant, ça n'est pas d'actualité. Il n'y a aucune discussion à ce sujet entre les deux clubs. Pour l'instant, je suis au Werder et je m'y consacre entièrement pour essayer de remporter cette 2e place.
Est-ce que vous pensez toujours au Mondial avec l'équipe de France ?
J.M. : Je pense que j'ai assez dit ce que je pensais au sujet de cette sélection. Ça dépend d'une personne (Raymond Domenech, ndlr). Je sais qu'il y a beaucoup de choses qui sont dites en France au sujet de mon retour mais bon... Tant que le principal intéressé n'aura pas changé d'avis, ça ne pourra pas évoluer. C'est un gros point d'interrogation. Je ne sais même pas si c'est faisable ou pas.
Vous auriez pu jouer pour la Mannschaft comme a tenté de le faire Valérien Ismaël ?
J.M. : Franchement, non. Moi, je suis français et je suis fier de l'être. Si je rêve de jouer pour une équipe nationale depuis que je suis tout petit, c'est l'équipe de France. Donc ça ne me serait même pas venu à l'esprit une seule minute de jouer pour une autre nation, que ce soit l'Allemagne ou une autre.
Est-ce que vous comparez votre situation à celle de Christian Wörns en Allemagne ?
J.M. : Je ne sais pas. Je n'ai pas vraiment suivi cette histoire de près. On m'a raconté qu'il y avait eu quelques échanges assez durs entre lui et le sélectionneur Jurgen Klinsmann. Mais chaque cas est différent. Ça se ressemble dans le sens où nous sommes deux joueurs qui sommes sélectionnables... mais nous ne le sommes pas.
On pense aussi à un joueur comme ton coéquipier Frank Baumann qui est absent de la sélection allemande...
J.M. : Je l'ai toujours répété, je n'ai jamais vraiment compris pourquoi Baumann n'avait pas plus de reconnaissance en équipe nationale. Nous, on voit bien qu'on a plus de mal quand il n'est pas là pour trouver un équilibre et une stabilité dans l'équipe. L'Allemagne possède de très bons jeunes mais je trouve qu'ils ne sont pas assez encadrés par des joueurs d'expérience. Selon moi, Baumann serait un parfait élément pour stabiliser cette équipe. Je le répète constamment mais je suis un peu déçu pour lui et je ne comprends pas bien pourquoi il n'est pas plus souvent sélectionné, voire pas du tout.