Fin juin 2004, Vitorino Hilton s'est engagé pour cinq ans avec le Racing Club de Lens. Beaucoup de gens s'interrogeaient à l'époque sur ce choix, malgré l'intérêt prononcé de plusieurs clubs français et étrangers. Depuis, il n'a cessé d'éblouir la Ligue 1 par son talent au point qu'un club comme Lyon ait pu penser à lui dans l'éventualité du départ de Cris.
Très discret, presque timide, Vitorino Hilton parle peu à la presse mais nous l'avons convaincu de nous rendre visite et derrière le footballeur de haut niveau, nous avons découvert un homme chaleureux et au grand cœur. Un petit scoop au passage pour l'équipe de Planète, Vitorino sera toujours lensois la saison prochaine, il peut donc être retiré de la liste des partants potentiels, notamment pour Marseille comme nous avons encore pu le lire hier...
Vitorino, comment te sens-tu après la défaite de Saint-Etienne ?
Malheureusement, nous avons pris le premier but trop tôt, ensuite, Saint-Etienne a trois occasions et marque deux buts. Pour notre part, nous avons eu au moins cinq occasions très nettes, mais nous n'avons pas marqué. On peut penser qu'il s'agit d'un manque de chance mais encore faut-il être prêt pour marquer, il est possible que nous soyons un peu bloqués dans le dernier geste. Maintenant je me sens mieux et l'équipe a digéré la défaite.
Comment expliques-tu ta baisse de forme en début d'année?
En ce qui me concerne, fin 2005 fut très difficile. Je me suis cassé le nez en décembre et je n'ai pas pu m'entraîner normalement, ensuite je suis tombé malade, avec la trêve, cela a fait un mois sans compétition. Après cette longue absence de jeu, il m'a été difficile de revenir au niveau.
Il y a aussi un drame qui m'a beaucoup troublé. La presse n'en a jamais encore fait état, mais je suis le voisin d'Aruna Dindane et le drame qui a frappé sa famille m'a beaucoup touché car je suis très proche d'elle. Ce fut le moment le plus difficile de ma vie. J'ai été très perturbé. Nous sommes avant tout des hommes et il n'y a pas que le football dans la vie.
Comment expliques-tu qu'il y ait de plus en plus de Brésiliens qui évoluent en France ?
Dans le passé, les Brésiliens allaient en Espagne ou en Italie, Paris avait ouvert la voie avec Raï et Ronaldinho. Ensuite, Lyon a prouvé avec les cinq titres et ses nombreux Brésiliens que le championnat français était un bon championnat, très propre, et cela joue dans leur décision de venir ici.
T'intéresses-tu toujours à ton ancien club au Brésil ?
De temps en temps, oui et je demande s'il y a de bons joueurs, mais ceux qui jouent maintenant, je ne les connais pas.
Quels sont les joueurs avec qui tu as rencontré le plus de difficultés au marquage dans le championnat français ?
Je pense tout d'abord à l'ancien auxerrois Djibril Cissé et à l'ancien marseillais Didier Drogba, mais actuellement, c'est John Utaka qui est très fort, rapide, puissant et difficile à marquer.
On connaît ta vie de footballeur, mais on connaît moins le Hilton "privé"
Je ne sors pas beaucoup, j'aime être avec ma femme et mes enfants et quand je sors, c'est essentiellement en famille. Il m'arrive de faire des courses avec ma femme. Je vis chez moi à la façon brésilienne, ma fille va l'école et parle le francais et l'espagnol. Pour ma femme, c'est moins difficile, elle a pris des cours de français et se débrouille déjà très bien.
Ce qui m'a surpris en Europe par rapport au Brésil, c'est la sécurité car dans mon pays, il faut se méfier des gens, être vigilant. C'est beaucoup plus facile de vivre en France.
Seras-tu lensois la saison prochaine?
Depuis quelques semaines, certains supporters m'interpellent " Alors tu vas partir ?" et je réponds " Non, pourquoi partirais-je ? ". On a pu lire cela dans la presse mais ce sont des rumeurs non fondées et de toute façon, en général, les joueurs sont souvent les derniers avertis. Je n'ai eu aucun contact concernant un possible départ. Je me sens bien à Lens et je serais encore lensois la saison prochaine.
Si un jour tu devais quitter la France, dans quel championnat aimerais-tu jouer ?
J'aimerais évoluer dans le championnat espagnol, pour la qualité du football pratiqué là-bas et aussi pour l'ambiance dans les stades.
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