Le Racing Club de Strasbourg a sérieusement compromis ses chances de qualifications pour les quarts de finale de la Coupe de l'UEFA, jeudi soir, en s'inclinant 0-2 sur le terrain du FC Bâle. Victimes de la rancune de Suisses qu'ils avaient pourtant battus en phase de poules, les Alsaciens ont cédé sur deux coups de pattes inspirés de Delgado, le premier ayant trouvé la lucarne de Puydebois après huit minutes de jeu, le second ayant permis à Kuzmanovic de doubler la mise à une minute du terme des débats.
Malgré sa générosité, Diané n'a pas su conclure.Jacky Duguépéroux avait insisté dans son discours d'avant-match: la double confrontation franco-suisse de ces huitièmes de finale ne devait en aucun cas être rapprochée de la victoire de ses troupes acquise en terre bâloise en octobre dernier alors que les deux formations inauguraient la phase de poules de la compétition. "Cette fois, ils ne nous prendront pas de haut", s'était-il évertué à souligner. "L'erreur, pour nous, serait de prendre un match disputé il y a cinq mois comme référence. Maintenant, les deux équipes n'ont plus de secret l'une pour l'autre." Rétrospectivement, force est de constater que la vérité du rectangle vert lui a donné raison.
Jeudi soir, au Saint Jakob Park, les deux équipes n'ont pas joué le même match. Et le score (2-0), s'il peut paraître sévère au vu des efforts des visiteurs, n'en est que plus logique. Davantage préoccupés par leur devenir au sein d'une élite à laquelle ils s'accrochent héroïquement ces derniers temps, les Strasbourgeois ont livré une prestation appliquée sans toutefois afficher la hargne qui les anime actuellement en championnat. Evoluant a contrario l'esprit apaisé par l'assurance - sauf cataclysme helvétique - d'empocher un troisième titre national consécutif, les Bâlois ont su appliquer la recette qui avait déjà eu raison des velléités monégasques au tour précédent.
En résistant à la tempête alsacienne dès le début de rencontre, la formation alémanique a pu prendre confiance en son assise défensive avant de songer à planter ses premières banderilles. Malgré une certaine hésitation sur le front de l'attaque, les locaux ont pourtant su cueillir à froid une équipe du Racing bien en place mais quelque peu naïve. Ainsi Delgado trouvait prématurément la faille sur un maître coup franc enroulé au-dessus du rempart bâti par Puydebois (1-0, 8e).
Delgado fait la différence
Sans complexe, les protégés de Jacky Duguépéroux tentaient bien de réagir, notamment par Alexander Farnerud dans la foulée de l'ouverture du score (10e) mais s'exposaient à des contres assassins souvent initiés par Petric et systématiquement (mal) conclus par l'ancien Toulousain Eduardo, particulièrement remuant entre les lignes défensives adverses.
Et tandis que les Strasbourgeois manquaient de rompre irrémédiablement sur une vicieuse balle piquée de Smiljanic qui venait flirter avec le montant gauche de Puydebois (40e), la mi-temps semblait arriver à point nommé pour les tirer de l'ornière.
Au retour des vestiaires, les sages préceptes de Jacky Duguépéroux n'avaient toutefois guère d'impact sur la physionomie de la rencontre jusqu'à ce qu'une tête d'Eduardo, à nouveau proche du cadre, n'incite le Racing à se révolter. Une réaction tardive que menait de crampons de maître l'infortuné Diané, peu récompensé par son audace tandis que sa frappe brutale et excentrée fuyait le cadre de l'international suisse Zuberbühler (74e). Le triste mot de la fin strasbourgeois revenait à son non moins malheureux coéquipier Pontus Farnerud, qui manquait une opportunité en or d'éviter aux siens un premier revers cette saison en Coupe d'Europe (76e). Un gâchis qui se révélait plus cruel encore lorsque Kuzmanovic, tout juste entré en jeu, profitait d'une offrande plongeante de Delgado pour crucifier Puydebois pour la deuxième fois de la soirée (2-0, 89e).
A la faveur de ces deux réalisations, les Bâlois ont rendu but pour but l'affront qu'ils avaient subi sur leurs terres quelques mois plus tôt. Las, les conséquences pourraient cette fois-ci s'avérer inexorables. Le Racing n'aura en effet aucune marge d'erreur dans une semaine à la Meinau pour renverser la vapeur.